Velha Toupeira

Les gens du Salto
Enviado por vodeo


Gente do Salto – Gens du Salto – Memórias de Portugueses que fugiram para França nos anos 60, um documentário de José Vieira.

"Mon père ne m’a jamais parlé de ce voyage et moi, je n’ai aucun souvenir de son départ. Il évince cette douleur d’un haussement d’épaules,d’un drôle de sourire et d’un regard fixe, comme s’il avait peur de pleurer. Il a éprouvé, ce jour-là,des émotions sur lesquelles il ne sait pas mettre de mots. De toute façon, l’homme acculé à quitter son pays ne mesure pas le drame qu’il vit au moment où il part.
En 1963, la dictature portugaise fête ses 30 ans. Mon père avait 18 ans quand Salazar créa par plébiscite, le 19 mars 1933, l’Etat Nouveau, une complication des idéologies fascistes qui pullulait alors en Europe. Les pauvres et les analphabètes, soit 70 % des Portugais, ont été exclus de ce vote. Pendant plus de quarante ans, le Portugal sera occupé par le fascisme. Le régime défini par la constitution de 1933 n’admet aucune opposition. Les partis politiques sont interdits, la grève est considérée comme un crime et la censure muselle toutes libertés d’expression. Le pays est sous haute surveillance de la PIDE, la police politique. […]
Mon père a fait partie de cette vague d’émigration massive et brutale. Il ne m’a rien dit de ce qu’il a éprouvé en débarquant dans un monde étranger. J’ai su qu’il était arrivé dans le train à la gare de Paris Austerlitz,qu’un taxi l’avait largué devant un enchevêtrement de ruelles et bicoques comme plantées dans la boue: le bidonville de
Champigny-sur-Marne. Près de 10.000 Portugais s’y entassent au début des années 60. […]
Mon père vient d’arriver sur le sol français quand la France et le Portugal signent des premiers accords de main d’œuvres, le 31 décembre 1963. Ce marchandage stipule que quarante ans est l’âge limite pour s’engager dans les bataillons qui bâtissent la France des Trente Glorieuses."
José Vieira, no texto que acompanha o DVD.